Généralisation de la complémentaire santé : la surcomplémentaire rencontre un succès (très) mitigé
Actualité du 26 janvier 2016, dans Mutuelle santé
C’est à l’occasion de l’entrée en vigueur de la loi ANI - autorisant la généralisation de la complémentaire santé pour l’ensemble des salariés - que le comparateur d’assurances Assurland.com a réalisé une enquête auprès des salariés d’une part, des chefs d’entreprise d’autre part.
Le sondage indique tout d’abord que 88% des salariés étaient bien au courant qu’ils bénéficieraient d’une mutuelle collective obligatoire au 1er janvier 2016. Ils sont d’ailleurs 70% à expliquer que leur entreprise avait anticipé la mise en place du projet, en mettant cette mutuelle à disposition de leurs travailleurs avant l’échéance.
Dans le même ordre d’idée, 73,4% des salariés interrogés disent être au courant de la possibilité de compléter cette complémentaire par une surcomplémentaire santé.
Pourtant, seuls 47% se disent prêts à ajouter moins de 15 euros par mois pour une surcomplémentaire, tandis qu’ils sont 45% (!) à refuser de consacrer de l’argent à une surcomplémentaire.
Un succès très mitigé donc, à l’instar des actions entreprises par les employeurs.
En effet, 43,5% des salariés expliquent que leur entreprise n’a mis en place que le socle minimum imposé dans le cadre de la généralisation de la complémentaire santé, et que cela s’avère insuffisant. Une nouvelle fois, les salariés se montrent donc critiques envers leur employeur.
Les dirigeants connaissent mal le projet !
L’autre enseignement à tirer de cette enquête est sans aucun doute la méconnaissance des chefs d’entreprise en regard de la loi.
Ils sont 89,9% (seulement, serait-on tenter d’affirmer) à déclarer avoir pris connaissance de leurs obligations en matière de protection de leurs salariés dans le cadre de la loi ANI.
Pourtant, ils connaissent visiblement très mal le projet : 45,4% disent ignorer les critères imposés par loi ! Pas mieux, ils sont près de 40% à répondre connaître le dispositif dans les grandes lignes.
S’ils sont pourtant 45% à avoir prévu de mettre le dispositif en place avant le 1er janvier 2016, seuls 30% des dirigeants envisagent ou ont déjà envisagé de mettre en place des garanties supérieures au socle minimum imposé, un constat peu glorieux là aussi.
Ces chiffres ne sont pourtant guère étonnants quand l’on prend connaissance d’une dernière statistique : les chefs d’entreprise sont près de 60% (précisement 58) à estimer que l’ANI n’est rien d’autre qu’une contrainte pour leur entreprise, mettant en avant les charges supplémentaires à payer pour les petites entreprises.